Esthétique : le design industriel 1900 et l'inspiration Belle Époque
En un raccourci caricatural, on pourrait dire que le
steampunk part du postulat que dans un univers où les machines à vapeur
auraient progressé au-delà de ce que nous connaissons, les hommes n'auraient
pas éprouvé le besoin d'inventer les moteurs à combustion interne. L'esthétique
de cette civilisation uchronique est très différente de la nôtre, puisque
l'absence de pétrole entraîne celle des matières plastiques ainsi qu'un retard
dans le développement de l'électricité et de l'informatique, ou leur absence
pure et simple. Le décor s'inspire de l’architecture industrielle de la fin du
XIXe siècle. L'industrie du charbon étant très développée, en parallèle avec
celle de la métallurgie, le fer puddlé y tient lieu de matière première
principale. De même, l'esthétique est souvent associée aux boiseries sombres et
au laiton. Les engrenages complexes ou simplement décoratifs sont, eux aussi,
souvent employés. Au niveau des transports, l'avion et la voiture
individuelle sont souvent en retrait, en faveur du dirigeable et du train.
L'allure vestimentaire est un mélange du siècle victorien et
d'accessoires divers. Elle incorpore des éléments d'avant et après les deux
guerres mondiales. L'esthétique vestimentaire steampunk se rapproche de la mode
gothique, elle aussi d'inspiration victorienne.
Tandis que l'ère de l'électronique tend vers la
miniaturisation, l'élément esthétique fondamental du steampunk est son
gigantisme. Cette technologie, délibérément bloquée au stade de la machine à
vapeur, produit des constructions démesurées, complexes extravagants de
tuyauteries actionnées par des leviers et des claviers aussi nombreux que
compliqués. Les véhicules à vapeur semblent souvent lourds et difficilement
maniables, nécessitant une très forte dépense d'énergie pour un rendement
mécanique faible. Le héros classique dans ce genre d'univers est le mécanicien
de génie.
Toutefois certains univers steampunks
semblent posséder une avancée technologique sur l'époque contemporaine. C'est
le cas des « greffes mécaniques » dans l'animé Fullmetal alchemist ou dans des
films comme Wild Wild West. La mécanique y est aussi mieux développée
(l'araignée mécanique de Wild Wild West), tout comme les automates à vapeur.
Steampunk et fiction post-apocalyptique
Le steampunk fait occasionnellement des emprunts esthétiques
aux univers de fiction dits post-apocalyptiques, comme dans la série de jeux
vidéo Fallout. Notamment à cause de la technologie qui semble être rétrograde,
grossière et de récupération, même s'il s'agit dans le cas des Fallout d'un
rétro-futurisme ancré dans les années 1950-60 (on parle en anglais d'esthétique
RayGun Gothic), avec des armes plasma et laser naïves et des carcasses de
voitures nucléaires (ce style se nomme aussi Dieselpunk).
Communauté et état d'esprit
À l'instar du
mouvement gothique, il s'est créé un "mouvement" Steampunk,
communauté de créateurs, d'exégètes et de fans du genre. Défilés de mode,
happenings, expositions d'objets, et sites internet en sont les principaux
moyens d'expression - à l'initiative principalement des Anglo-saxons,
particulièrement actif dans ce domaine.
Le steampunk peut être résumé approximativement en un mot :
« bricoleur »[réf. nécessaire]. C'est un état d'esprit visant à créer,
expérimenter, et construire des objets ou des œuvres soi-même (c'est en quelque
sorte l'incarnation du D.I.Y. (Do It Yourself) ou D.O.Y. du mouvement punk),
comme l'illustre le cliché du savant fou ou de l'ingénieur de génie. C'est
aussi la recherche d'une « esthétique de vie » définie par les canons
steampunk. Par ailleurs, la devise de Steampunk magazine résume l'éthique du
mouvement : « Love the machine, hate the factory » (« aime la machine, déteste
l'usine »).
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